Il est entré
dans la case cérémonielle Patrick Zantangni, pour en ressortir Vissétogbé, haut
dignitaire désormais à la cour royale de Tori. Dada Kinidegbe qui élargit ainsi
son cercle de collaborateur pour la sauvegarde des valeurs culturelles et
identitaires des Torinous, a voulu se faire un autre allié dans sa tâche
quotidienne.
Le nouveau promu
n’a pourtant au départ, rien qui le prédestine à ces honneurs royaux. Fils
mahi, né de famille Zantangni de souche de Savalou, à quelques trois cents
kilomètres de ces lieux de célébration, il est à priori, dira-t-on, du cercle
des intellectuels comme on en rencontre, coupé des liens ancestraux et peu
portés vers la chose endogène. Mais c’est une mission qui s’impose à lui, comme
il s’en défend : « Nous sommes appelés à maintenir la flamme de nos
pères. Et que nous soyons d’ici ou d’ailleurs, peu importe l’endroit sur le
territoire national, nous sommes les fils d’un même pays. Et les réalités
socioculturelles ne diffèrent pas les unes des autres, à y voir de près. Je
suis donc chez moi ici à Tori, où je viens de boucler 25 ans de ma vie ».
Mais pour sa
majesté, roi de Tori, le choix n’est pas fait au hasard. Il a fallu voir
l’homme à l’œuvre sur le quart de siècle qu’il a passé en terre Tori, pour
déduire et mesurer toute la profondeur de son amour pour la terre qui l’accueil
et l’honore aujourd’hui.
Selon le roi,
« il a engagé multiples actions sociales, posé nombreux actes de
développement, que très peu de fils ont engagé. Nous ne le soulignons pas pour
une discrimination mais quand un fils fait bien, il faut le féliciter,
l’honorer et l’exhorter à mieux faire, à faire davantage pour ses autres
frères. C’est la signification, le sens même de cette cérémonie de distinction
de ce jour. Le nouveau membre de la cour est déjà sur une lancée dans laquelle
nous voulons davantage le voir : le social et la promotion culturelle.
C’est cela qui manque à Tori ».
Selon les
confidences, l’heureux du jour s’est investi dans la construction de centre de
santé, de lieux de distraction, d’investissement lourd dans le domaine
agricole, de l’élevage et de la pisciculture. De nombreux témoignages saluent
en lui, l’homme du développement, comme le cercle des femmes, de jeunes, et de
personnalités de haut rang aussi bien du monde politique qu’administratif ou
local.
Certes, le
chemin parcouru est long mais il reste encore à faire, d’où l’exhortation du
roi à maintenir la flamme. Le récipiendaire se veut tout confiant, et son nom
fort de nomination, Vissétogbé, est une sorte d’assurance pour mener à bien, la
tâche : « Il s’agit de compter sur la voix du père, du devancier. Sa
majesté est notre père adoptif, et en comptant sur lui et sa parole, nous
pensons que nous y arriverons, en tout cas, pour le peu que nous permettrons
nos forces, de faire au service de cette belle cité Tori que nous aimons tant,
puisqu’elle nous a aimé tout le temps que nous avons passé ici, et passerons,
je l’espère, ici. C’est un bonheur et un honneur immense, et nous allons
travailler à ne pas décevoir cette confiance ».
La cérémonie de
distinction et d’intronisation, a suivi les temps essentiels du rituel. Le
moment de recueillement, de présentation et de communion autour du lieu de
sépulture de l’ancêtre fondateur du royaume, les instants ‘’d’enturbanisation’’,
la présentation au public et la remise de lettres de mission à travers la
définition des tâches par le roi qui intronise. Désormais, la cour envoie en
mission Vissétogbé pour un mieux-être social des populations de Tori.