Invité sur Financial Times, dimanche 11 octobre 2022, le premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok a réagi sur les sanctions des Etats-Unis contre le Soudan.
« Les Soudanais n’ont jamais été des terroristes, c’était l’œuvre de l’ancien régime ». Abdallah Hamdok, le premier ministre du Soudan est remonté contre les sanctions de Washington à l’encontre de son Etat. Depuis environ 20 ans, le Soudan est sur la liste noire des Etats-Unis. Mesurant les conséquences néfastes, il a estimé que ces sanctions isolent son pays et minent son économie. « Un péril sur la route du pays vers la démocratie », a commenté le premier ministre soudanais. « Le maintien du Soudan sur la liste noire des Etats-Unis est injuste », s’est-il désolé. Selon certaines sources, la Maison Blanche tente de convaincre Khartoum à reconnaître l’Etat d’Israël en échange du retrait sur la liste noire. Cette option a été balayée du revers de la main par le Chef du gouvernement.
« Nous voulons que ces sujets soient abordées séparément », a-t-il clarifié. Au sujet du sort judiciaire de l’ex-dictateur Omar el-Béchir, Abdallah Hamdok est en discussion avec la Cour pénale internationale. Les deux parties envisagent la possibilité de créer un « tribunal hybride » au Soudan. Ce tribunal sera composé à la fois de magistrats soudanais et de la CPI. Toutefois, il a trouvé que la réforme de la justice serait plus judicieuse. « La meilleure option serait de réformer le système judiciaire soudanais », a-t-il proposé pour que l’ancien président soit jugé dans son pays. Omar el-Béchir est poursuivi par la CPI pour crime de guerre et crime de génocide lors de la guerre du Darfour.